Achat Chaussure : le pouvoir culpabilisant de Minelli

Achat Chaussure : chaussures et mauvaise conscience

Minelli.jpgJe ne sais pas pour vous, mais quand je déprime, j’achète. Il y en a qui dévalisent leur frigo (cela dit, je le fais aussi), d’autres qui se jettent dans les bras du premier venu (ça par contre, je le fais pas, pas par principe mais par manque d’occasions) et d’autres encore, qui vident leur compte en banque en quelques heures. D’où la nécessité de ne pas déprimer trop souvent.

C’est ce qui m’est arrivé vendredi dernier. Pas le moral donc direction La Part Dieu, temple lyonnais de la consommation. Aucune des boutiques n’échappe à ma frénésie dépensière et surtout pas Minelli, magasin incournable question chaussure. Je ressors donc avec une superbe paire de compensées et des bottes magnifiques en cuir noir. Et y’a pas à dire, ça fait du bien.

Le seul problème qui m’a plombé ma journée, ce sont les bénévoles de Handicap International. Je ressors donc du centre commercial, mes sacs Minelli, Xanaka et autres me lacérant la paume des mains, et tombe nez-à-nez avec une de ces âmes pures militant pour un monde plus juste. Impossible d’y couper. Et devant mon excuse plus que lamentable même si véridique (« désolée, pas de liquide »), je sens le regard désaprobateur du beau jeune homme qui ne cesse de fixer mes sacs, preuves implacables de ma culpabilité.

Partie dépenser pour me remonter le moral, me voilà donc encore plus désespérée et coupable que je ne l’étais au début. Et cette pensée qui ne me quitte pas de la nuit : je dépense une petite fortune en fringues et chaussures alors que certains crèvent de faim ou explosent malencontreusement après avoir posé le pied sur une mine oubliée quelques années plus tôt.  Cela dit, c’est bien beau de donner vingt euros à une association humanitaire, mais n’est ce pas seulement pour se donner bonne conscience ? Si toutes les personnes qui font des dons se sentaient vraiment impliquées, ne vaudrait-il pas mieux qu’elles partent un ou deux mois en chantier humanitaire ? Après ça, j’ai tout de même envoyé de l’argent à Handicap, histoire justement de me donner bonne conscience. Mais je n’arrive quand même pas à porter ces belles chaussures que j’ai acheté. A chaque cliquetis de talons, j’entends « coupable, coupable« . Si ça c’est pas du gachis…

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