Chaussure Femme, Art, Photo et Ciné : Lynch Louboutin, bilan de l’exposition Fetish

fetish louboutin lynch 4.jpgL’exposition de photos nommée Fetish, qui célébrait la chaussure femme, vient de fermer ses portes. Elle a seulement duré 1 mois, mais cette collaboration entre le cinéaste David Lynch et le magicien des souliers Christian Louboutin, a fortement marqué les esprits.

Du 3 octobre au 3 novembre 2007 s’est tenue à Paris l’exposition Fetish, à La Galerie du Passage. Cette rencontre de deux artistes reconnus, aux talents affirmés et connus pour leurs exercices de sublimation des femmes a donné naissance à des photographies d’un érotisme cérébral frappant.

Voici comment Christian Louboutin présentait l’exposition en sa brochure :

« David Lynch m’avait demandé de dessiner des souliers pour son exposition à la Fondation Cartier. Il peignit certains d’entre eux pour les montrer dans une cage. A mon tour, j’ai voulu lui demander d’en photographier d’autres, que j’aurai conçus dans ce but. David Lynch est l’un des plus grands réalisateurs vivants. Comme ses films sont extrêmement codés, j’ai voulu des souliers fétichistes, dont le fantasme obéit lui aussi à des codes.

Beaucoup ne voient le soulier qu’en accessoire de la marche. Pourtant, il est des souliers pour courir, d’autres pour nager… Et aussi des souliers destinés au sexe. S’il est un élément de fétichisme dans la garde-robe, c’est le soulier féminin, même sans talons. Il a l’allure d’un totem.

C’est un objet de culte qui appelle le rituel. J’avais prévu des souliers-sculptures, moins faits pour être portés que pour exalter ce qu’il y a de plus beau: la cambrure et le cou de pied.

David Lynch m’a aussitôt donné son accord. Il voyait un sofa, de grandes roses, une lampe et une fille. Il voyait ce que je ne voyais pas. Il avait déjà l’image en tête.
Les photos ont été prises en deux jours à Paris. A ma surprise, David a travaillé comme un chorégraphe. Toujours en mouvement rapide, il prenait une vue générale, puis un plan plus rapproché qu’il resserrait jusqu’à des détails. Il avait l’enthousiasme d’un étudiant des Beaux-Arts, et la puissance religieuse d’un Pollock ou d’un Picasso. Ses images sont douées d’une dimension picturale: elles m’évoquent Bellmer et Bacon, mais aussi Boldini, dans le rendu des chairs.

Les bougés et les surimpressions sont courants dans ses films, mais il y a là des cambrures qui semblent exploser en flammes. A aucun moment, pourtant, les souliers n’ont quitté le centre de son attention.

David avait une exigence : « No bones ». Les modèles s’appellent Nouka et Baby, et dansent au Crazy Horse. En fétichiste d’opérette, je les ai choisies pour leur grâce et leur beauté, mais aussi pour leur cambrure. Elles ont porté avec naturel ces souliers importables. Leurs peaux très blanches, leurs yeux très foncés et leurs bouches brillantes s’intégraient à l’esthétique de Lynch, qui, tous comptes faits, a parfois des accents fétichistes: le corps lacéré d’Isabella Rosselini dans Blue Velvet, ou cette atmosphère d’angoisse où le sang n’est jamais versé. Ou encore ces rideaux à plis droits qui semblent au garde-à-vous, et que j’ai retrouvés pour la prise de vues. Le sofa s’est changé en chaise de bordel viennois, signée Adolf Loos, écrasant un tapis aux couleurs de plante carnivore. David Lynch en a fait, comme à son habitude, un décor peuplé d’ombres ».

fetish louboutin lynch 2.jpg

fetish louboutin lynch 3.jpg

(Crédits Photos : David Lynch / Christian Louboutin)

Comments

  1. says

    Une ancienne coutume russe voulait qu’au repas de noces la serviette de la mariée fût pliée en forme de cygne et celle du marié en forme de soulier. A l’église, la mariée essayait de poser la première le pied sur le tapis de satin rose où s’accomplit le serment de la cérémonie orthodoxe, afin de dominer son époux; au soir de ces noces, elle devait déchausser son mari, l’une des bottes contenait une cravache, l’autre de l’argent….
    A vous de deviner la suite

Trackbacks

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *