Interview : Raphaël Young, jeune créateur de chaussures français

1/ Raphaël Young, est-il juste de vous décrire comme un artiste qui a choisi comme médium d’expression la création de chaussures?

Oui, bien sûr. La chaussure, c’est une façon de m’exprimer parmi tant, et de traduire mes ressentis.

 

2/ Vous avez été tôt exposé à l’univers artistique. Quels artistes  vous ont marqué et continuent d’influencer votre travail?

Modigliani, Jacometti, Jo Columbo, Le Corbusier, Mies van der Rohe, Ron Arad, Niki de Saint Phalle.

 

3/ Pensez-vous que la chaussure soit l’accessoire de mode le plus  difficile à concevoir?

Absolument. Car ça nécessite un grand nombre de manipulations manuelles.

Il faut avoir le sens de l’équilibre, de l’harmonie, du volume et des dimensions, car on travaille plus sur un objet que sur un vêtement.

Il faut savoir toutes les techniques pour construire et assembler une chaussure.

Si la chaussure est bien-conçue, c’est parce qu’on travaille au millimètre près, c’est très précis. Il y a beaucoup de composants dans la chaussure et il faut que tout ça arrive au même moment et au bon moment pour créer cet objet.

 

4/ Que peut ressentir une femme qui chausse des Raphaël Young pour la  première fois ?

Le confort tout d’abord, c’est primordial pour savoir si une chaussure est bien faite. J’aimerais qu’elle se sente plus audacieuse, plus sexy, plus rock, plus sûre d’elle et différente des autres. Elle doit sentir qu’elle prend de la force.

 

5/ J’ai vu que vous parliez souvent de votre travail comme d’une Quête.
Pourriez-vous l’expliquer ?

C’est la quête de l’équilibre des forces. C’est la recherche d’harmonie entre le volume et les matières.

Cela doit être le plus parfait possible et c’est une quête car je n’arrive jamais à trouver cette harmonie parfaite. Au moment où la collection est terminée, je ne l’aime plus car je vois seulement ce que j’aurais pu améliorer et je pense déjà à la prochaine.


6/ Votre style est-il toujours à la fois Glamour et Hard Rock ?

Plus Hard Rock que glamour, peu importe la saison, vous trouverez toujours des influences Hard Rock dans mes collections.

Je reste fidèle à moi-même, j’aime toujours le style rock et punk, je veux simplement urbaniser la haute couture, la rendre accessible à toutes les femmes, ces femmes qui me fascinent tant…mais par dessus tout, la qualité est ma préoccupation première.

Je suis intransigeant sur la qualité. Il ne suffit pas seulement de couper dans une peau de crococodile ou python pour avoir des chaussures de luxe. De la coupe au piquage jusqu’au montage, c’est tout un processus.

7/On peut trouver votre profil personnel sur MySpace, IQUONS, etc.,  avec notamment de superbes photos de vos chaussures.
Qu’apporte cette présence sur le web à un jeune créateur comme vous ?

De nos jours, la présence sur le web d’un musicien, d’un créateur ou de toute marque, est indispensable. C’est un média et une vitrine incontournable pour s’exposer au monde entier.

Je travaille toujours très dur pour que la qualité soit placée en première position, que ma création soit plus que du bon branding ou marketing, qu’elle vaille le succès qu’elle puisse engendrer.

Mes chaussures se font connaître d’abord par le moyen des grassroots, c’est-à-dire, par la bouche-à-l’oreille, puis par les moyens d’internet, car je pense au moment de publication de cet article, mon site www.raphaelyoung.com sera lancé, mais en ce moment-même, il ne l’est pas.

Je travaille sur une nouvelle collection et je dois retourner en Italie surveiller la production de mes chaussures donc voilà ma priorité première: mes chaussures, mes chaussures, et toujours mes chaussures.

 

8/ Quels sont les meilleurs endroits, en ville et sur le web, où voir les chaussures Raphaël Young?

A l’Eclaireur, et très bientôt sur mon site www.raphaelyoung.com.

 

9/ L’achat de chaussures de luxe sur internet, vous en pensez quoi?

C’est malheureusement ce qui se développe de plus en plus, et c’est devenu incontournable. D’un côté, c’est bien pour les femmes qui se trouvent loin des grandes villes, mais de l’autre, pour moi, qui prend beaucoup de temps à bien fabriquer mes chaussures – c’est difficile à concevoir qu’elles ne puissent pas essayer les chaussures avant. Mais voilà on fera avec.

 

10/ Chaussures pour homme, sacs à main, marchés étrangers … où en  est l’extension de l’univers Raphaël Young ?

Pour l’année prochaine, je veux absolument agrandir ma gamme de produits, en cuir bien sûr, avec des accessoires tels les gants, les écharpes, les ponchos, les sacs que j’ai déjà commencés, et bien d’autres choses.

Je remercie Raphaël Young d’avoir répondu à mes questions.

Crédit photos : Raphaël Young

Comments

  1. says

    Merci pour cette interview, on ne parle jamais assez de la difficulté de créer des souliers parfaitement équilibrés et confortables. Je trouve les créations de Raphaël Young audacieuses et visuellement très fortes. Et j’aime ce perfectionnisme.

  2. says

    Merci Miss Glitzy – et merci pour tes commentaires, je me sens toujours coupable de ne pas en laisser chez toi quand je vais sur ton site.
    Une bonne résolution pour 2009 ? 😉

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