Hier soir dans l’émission Capital de M6, un reportage montrait comment les données personnelles des utilisateurs de Facebook étaient utilisées des sociétés tierces pour créer des publicités ciblées. Le magasin en ligne de chaussures SARENZA a accepté de montrer pourquoi et comment il ciblait les personnes sur Facebook avec des pubs pour les chaussures. Suite à ce reportage, nous avons vu de nombreux commentaires négatifs sur Twitter à propos de Sarenza, alors que ce matin le calme plat régnait sur la page Facebook de Sarenza. Que penser de tout cela ?
Mais pourquoi, sur Twitter, avons-nous vu passer des tas de messages négatifs ou ironiques à propos de Sarenza ? Pourquoi les gens ont-il re-tweeté un message comme : « Faire couler Sarenza : cliquer sur leurs pubs des centaines de fois pour qu’ils paient 0,44€ le clic » ou encore « Avant de dormir je regarderai sous mon lit au cas ou il y aurait un VRP de chez Sarenza » ?
Hier soir, M6 et son émission Capital ont joué leur registre habituel de « Je vous fait découvrir des secrets que beaucoup de gens connaissent, mais que vous ne connaissiez pas, parce qu’au lieu de lire les journaux où tout cela a déjà été expliqué, vous passez votre temps à regarder Un Dîner presque parfait ».
Capital a montré comment on pouvait créer des publicités vous ciblant, vous, personnellement, sur Facebook, à partir des données que vous y avez laissées. Par exemple, l’équipe marketing de Sarenza montrait comment elle ciblait les hommes jeunes pour leur afficher des pubs sur les baskets mode.
C’est en fait tout simple, vous-même, vous pouvez vous amuser à tester ces outils de création de pubs que met à disposition Facebook, sur http://www.facebook.com/advertising. Rien de secret ici : tous les utilisateurs de Facebook ont accès à cette page. Vous verrez qu’il est facile de créer une pub et de cibler en « France », les « femmes », âgées de « plus de 18 ans », habitant « Lyon » et aimant « Desperate Housewives ».
Révéler l’utilisation de « données personnelles », un faux-pas de Sarenza ?
Rappelons que Sarenza est un annonceur sur notre site Chaussure-Femmes.com ( = ils dépensent de l’argent en pub chez nous). Voilà, c’est dit. Et maintenant, voici notre avis sur la question.
– Comme La Redoute, Zalando, Spartoo et des milliers d’autres, Sarenza utilise Facebook pour essayer de diffuser des publicités ciblées à des consommateurs potentiels. Sarenza se sert des données mises à disposition par Facebook et que vous avez fournies (exemples : âge, sexe, ville, groupe de musique préféré, centres d’intérêt, etc.).
– Ce n’est pas du tout la même chose que Zygna qui avec son application Farmville a passé vos données personnelles à des annonceurs de pub : Zygna s’est servi de Facebook et de votre engouement pour Farmville pour vous faire installer cette application, puis enregistrer de nombreuses données.
– Mais voilà, tout cela est un peu compliqué. Et puis, le « ton M6 », c’est de faire monter la sauce, avec des reportages où la voix-off finit ses phrases avec de lourdes intonations du genre « ha, ha, je ne vous le dis pas, mais vous m’avez compris »
– Ce qui étonnant, c’est que Sarenza ne se soit pas dit : « Oh là là, montrer que nous utilisons des données personnelles sur Facebook pour faire de la pub, nous vilains capitalistes, cela ne va pas forcément être bien ressenti« . En outre, il était évident que M6 allait parler de Farmville (merci le Wall Street Journal) et que les téléspectateurs pourraient ne pas bien faire la différence.
L’important pour Sarenza.com est sans doute d’être passé dans une grosse émission de télévision, alors que les soldes ne sont pas terminées. Il n’y a pas de mauvaise publicité, dit-on. Les Français sont assez cyniques pour savoir que si Sarenza le fait, cette société ne doit pas être la seule à le faire.
Le feu sur @Sarenza Twitter et le calme sur @Sarenza Twitter
Au lendemain de la diffusion de ce reportage, nous pensions trouver des échos de ce reportage sur la page Facebook de Sarenza. Sans doute y aurait-il quelques attaques, auxquelles la très efficace équipe marketing de Sarenza répondrait.
Bizarrement, le seul message relatif à Capital était : « cool sarenza sur M6 ! avec facebook », avec 6 « J’aime ». Pas très réactive cette page Facebook, non ?
Par contraste, de nombreux utilisateurs de Twitter ont parlé de Sarenza. Les réactions étaient plutôt négatives ou ironiques, mais il faut aussi se rappeler qu’en France, Twitter est avant tout utilisé par les geeks et … les gens du marketing. Cela explique sans doute un partie des commentaires et l’influence (très) relative de ceux-ci sur les consommateurs.
Ainsi, on parlait de CPC (coût par clic) dans ces messages, puisque le reportage expliquait qu’afficher une pub ne coûtait rien à Sarenza, mais que c’était quand un internaute cliquait qu’il en coûtait, en moyenne, 0,44 centimes à Sarenza.
Les réactions se concentrée sur :
– L’utilisation du ciblage personnel :
papilles @itcamille Sarenza fait de la pub partout c’est le mal. Impossible d’ouvrir une page sans que je vois des pompes Annabel Winship ;))
ManelAmraoui @Vincent__Dubois Moi!!! Avant de dormir je regarderai sous mon lit au cas ou il y aurait un vrp de chez Sarenza.
– La possibilité de coûter de l’argent en cliquant à mulitples reprises sur les pubs (pour ceux qui en auraient le temps !)
Lavinany RT @gonzaguetv: A partir de ce soir je clique sur toutes les publicités Sarenza et j’achète rien, ça leur apprendra 😉 #M6 #Capital
Sarah__x3 RT @tdamienjd: Faire couler Sarenza : cliquer sur leurs pubs des centaines de fois pour qu’ils paient 0,44€ le clic^^ #M6
MiCka33 grace à Capital, Sarenza va faire faillite car tout le monde va cliquer pour leur faire perdre 0.44€ haha #M6
– Un angle web-marketing (le CPC est utilisé depuis longtemps sur Google, tout le monde fait de la pub sur Facebook, Sarenza en a peut-être trop dit)
Faut prevenir #M6, facebook a piqué l’idée a Google… #Capital #fail
itcamille Waouh Sarenza fait de la pub sur Facebook. c’était vraiment ultra utile ce documentaire de capital.
grosse erreur de sarenza de devoiler son cpc facebook sur #m6 (0.44Ct)… Mauvais ROI en perspective
Facebook sert à écouler les invendus pour Sarenza ? Étrange manière de faire de e-marketing. Merci #capital !
Allez, on parie que cela a fait gagner des amis à la page Facebook de Sarenza et que cela a même fait des ventes de chaussures ?
« Les réactions se concentrée sur : »
Hmm…
Dommage, l’article est intéressant sinon.